Honey Moon
ou l’impossible mariage entre la sentinelle de la biodiversité et le héros de l’anthropocène.
Honey Moon
Œuvre in situ pour le Bastille Design Center
dans le cadre du printemps de Macparis 2016
Marianne Guillou réalise des installations qui s’ancrent dans l’actualité et traitent des rapports entre la nature et la culture. Ses matériaux de prédilection sont la céramique et le dessin, ce qui n’exclut pas le recours à d’autres techniques, comme la pierre, le plâtre, l’argile, le bois, la photographie ou la vidéo.
Pour macparis printemps elle a relevé le défi de transfigurer les casiers qui se dressent derrière l’escalier principal du Bastille Design Center. Son installation est intitulée Honey Moon ou l’impossible mariage entre la sentinelle de la biodiversité et le héros de l’anthropocène.
Le propos de l’artiste dérive du poème Têtes de ruche, écrit en 2009 :
Le miel
Se fait
Des pensées sauvages.
L’artiste présente son projet en ces termes : « Honey Moon se déploie en un grand cercle jaune à multi-scénettes révélant une activité poétique. La cire, le plâtre et la céramique concrétisent la scénographie de cette chanson de geste contemporaine. À l’image d’une ruche, les cellules de bois de l’ancienne quincaillerie dévoilent la dualité de ces pensées sur le sauvage. Les notions de capture et d’offrande, de domination et d’impuissance, de secret et de vulnérabilité se logent dans les cinquante casiers délimités par le cercle. Des gravures ponctuent la lecture à la manière des cartons de films muets. Elles enrobent les sculptures de mots. Elles donnent le ton : jaune d’or pour l’action en pleine lumière, ou de couleur noire pour l’attente, l’ombre de la métamorphose… Honey Moon est l’essaimage d’un dialogue. C’est une installation pour renouer le lien nature-culture et penser l’art au service du sauvage.
L’une charpentière, tueuse ou reine,
Lune rousse,
Sauvage et pleine,
L’une industrieuse
Et l’autre, rêveuse… »
L’installation regroupe des pièces en céramique, des moulages de mains en plâtre et en cire, des alvéoles de visages en cire, des gravures et impressions sur papier et de la tarlatane fixée par de la cire à modeler. L’artiste attache des rôles et des significations symboliques à chacun des matériaux utilisés : « La cire définit l’ouvrière ailée. Le plâtre définit la friabilité de la vie. Le moulage évoque le recommencement des mauvaises habitudes. Les mots sont des invitations au dialogue, des slogans de poésie. »
Louis Doucet
Lettre d’information de Cynorrhodon – FALDAC n°44,mai 2016.
Suivez le projet en cliquant sur ce lien : http://marianne-guillou-projets.tumblr.com/
Spring dwindle
Je t’attrape, t’écrase et t’observe,
je te meurs.
M.Guillou 2016